Coutumes tyroliennes autour de Noël

Le 6 décembre, la Saint-Nicolas marque le début de la période de l‘Avent et donne lieu à toutes sortes de festivités. Les enfants sages se voient offrir des cadeaux par Saint-Nicolas,  alors que les vilains petits garnements peuvent, quant à eux, recevoir la désagréable visite des Krampus (du vieux mot allemand griffe), ces créatures à cornes démoniaques.

Ces petits groupes de musiciens passent de maison en maison pour le plus grand plaisir des enfants qui aiment les écouter sur fond de décor enneigé. On retrouve ces orchestres enjoués sur les marchés de Noël. Leur musique allègre et leur bonhomie fait partie intégrante de l’atmosphère enchanteresse.

« Qui sonne à la porte ? ». Les « Sonneurs » (« Anklöpfer » en allemand) honorent avant Noël certains villages tyroliens de leur visite. Ces petits groupes d’hommes déguisés en bergers, en taverniers, en Joseph et en Marie vont de porte en porte pour chanter des chants de Noël.

Comme dans de nombreux pays, le sapin de Noël fait partie des réjouissances. On l’installe souvent le 24 décembre dans l’après-midi. Les décorations modernes côtoient celles fabriquées maison, comme des étoiles en paille, des noix dorées ou encore des jolies pommes. Au Tyrol, la crèche se trouve souvent au pied du sapin. Ses petites figurines joliment taillées dans le bois font partie du précieux patrimoine familial transmis de génération en génération. Sont mis en scène Joseph, Marie, le petit Jésus, le bœuf, l’âne, les bergers, les moutons, les anges et l’étoile. A partir du 6 janvier sont ajoutés les Rois mages, appelés aussi les Sages de l’Orient. Dans certains villages, on peut passer de maison en maison pour admirer les plus jolies crèches.

Au Tyrol, le repas de Noël ne se compose pas comme on pourrait le penser d’un plat de gibier ou de carpe, mais plutôt d’un bouillon de bœuf avec des nouilles et des saucisses. On retrouve aussi le fameux Kiachl : un beignet sucré (avec de la confiture aux airelles ou de la sauce au pavot) ou salé (avec de la choucroute). C’est l’un des mets incontournables des marchés de Noël. Si vous aimez vous régaler, vous êtes au bon endroit : vin chaud et ponch, röstis au fromage fondu, marrons chauds, beignets au fromage gris, différentes saucisses… Un vrai délice !

Comme partout, l’ordre dans lequel on chante, on mange et on ouvre les cadeaux dépend des familles. Les Tyroliens disposent en tous cas d’un large répertoire de chants de Noël qu’ils entretiennent avec plaisir. Du traditionnel « Douce nuit, sainte nuit » aux yodels de recueillement, en passant par le chant alpin « Es hat sich halt eröffnet » ou le conte de Noël « Gott griaß enk Leitln » en dialecte tyrolien, il y a de quoi chanter. Ce dernier se conclut par une requête pour une « petite goutte de schnaps » : un remontant bienvenu pour affronter les froides nuits d’hiver tyroliennes !

Autrefois, on pensait que pendant ces nuits, les portes de l'autre monde s'ouvraient. Les trois « Nuits de Fumée » : le 25 décembre, la Saint-Silvestre et le 5 janvier, occupent encore chez beaucoup de familles tyroliennes une place importante. Equipée d’une poêle remplie d’encens, toute la famille « enfume » la maison et l’étable. La tradition veut que cela protège le logis du malheur et de la maladie.

Une nouvelle tradition est, elle, apparue en 1986 après une émission de la radio nationale autrichienne ORF. Il s’agit de la lumière de la paix qui vient symboliquement de Bethléem vers l’Autriche et est retransmise le 24 décembre aux pompiers, à la Croix Rouge et à d’autres institutions bienfaitrices. La lumière de la paix se cueille à l’église et sert ensuite à allumer les bougies du sapin.

C’est avec le ventre bien rempli qu’on se rend à minuit (ou maintenant un peu plus tôt) à la messe. On s’y retrouve pour un office catholique festif et en musique. Les enfants ont souvent eux-aussi droit à leur petite messe un peu plus tôt. Ensuite, on reste pour un brin de causette avec les voisins et on se réjouit des festivités à venir.