Une vieille tradition
Les Krampus
Il s'agit de personnages de la période de l'Avent dans la région alpine. Le nom "Krampus" viendrait du moyen-haut-allemand et désignerait « quelque chose sans vie, flétri et desséché », à moins qu’il ne provienne du mot « Krallen » qui signifie griffes. Selon les régions, dénominations et traditions diffèrent considérablement. Au Tyrol, on parle des Teufeln (Tuifl en dialecte, "diables"), des Perchten, des Krampus ou encore des Klaublauf (Kleibeifen en dialecte). Les parades de Krampus sont un sacré spectacle, apprécié des grands comme des petits (les jeunes Tyroliens les craignent à peine, cependant il ne faut pas sous-estimer l’aspect monstrueux des déguisements et des masques).
Les Perchten
Dans la région alpine, il y a aussi les personnages de légende « Perchten ». Leurs origines remontent, elles, au Moyen Âge tardif, et ne sont pas entièrement catholiques, quoiqu'en relation avec l'Épiphanie. Entre le 25 décembre et le 6 janvier avaient lieu différentes coutumes lors desquelles on portait souvent des masques et des déguisements. Ainsi, c'était l'occasion, une fois par an, de "mal se comporter" en toute impunité : mendier de la nourriture, ou encore faire des frasques sous l'effet de l'alcool. La réputation des Perchten de chasser les mauvais esprits de l'hiver n'apparaît qu'à la fin du XIXe. C'est vers cette période que les savants commencent à s'intéresser aux coutumes de la région alpine.
On trouve des traces des premières apparitions des Perchten au Tyrol au XVIIe siècle, tandis que les Krampus semblent y apparaître au XVIIIe. Aujourd'hui, la différence entre Perchten et Krampus est souvent floue. Le plus probable est que la tradition des Krampus se soient à un moment donné mélangée à celle des «Perchten ».
Krampus : une vocation
Pour devenir Krampus, il faut être un homme et faire partie d’une association de Krampus. C'est avant tout une passion. La fabrication des lourds costumes demande patience et minutie. Les masques sont sculptés à la main et peuvent atteindre une valeur d’un millier d’euros. Chaque pièce est absolument unique. Si vous n'avez pas fait un bond de trois mètres lorsqu'ils se pencheront férocement sur vous, admirez l'incroyable finesse des masques ! La vidéo ci-dessus, illustrant la parade des Krampus de Rattemberg et des environs, donne un bref aperçu de la complexité des costumes.
Partout légèrement différent
Dénomination, masque, déguisement, mise en scène... Tout cela diffère selon l'endroit. Dans l’Oberland tyrolien, les Tuifl sont de sortie dès la mi-novembre. À Matrei, dans l‘Osttirol (Tyrol oriental), l’intention des Kleibeifen est claire : faire peur ! Leur but ultime : renverser les spectateurs sur le dos. Dans le Tyrol du Nord, fumée et flammes font très souvent partie intégrante du spectacle. On met l’accent sur le régional, tout en faisant référence au monde moderne : musique heavy metal, films, ou encore médias sociaux y jouent un rôle important. À l’inverse, certaines associations de Krampus veulent à tout prix rester fidèles aux traditions et éviter les moyens trop modernes. Multipliez les plaisirs : chaque parade de Krampus a son caractère et sa spécifité. Si vous avez le cran, c'est en tout cas une belle immersion dans la culture locale !
Retrouvez ici la vidéo de l'association "Seidä Pass" dans sa totalité : déjà plus de 8 millions de vues !