L'essentiel, c'est le chemin à parcourir, certes. Mais, notamment les très chaudes journées d'été, on ne nous ôtera pas de la tête le but de cette étape : après avoir parcouru des prairies alpines, des pentes couvertes de pins, des forêts mixtes de hêtres et escaladé une petite falaise jusqu'au refuge de Gruttenhütte, le tout entouré des somptueuses montagnes du Kaiser, on arrive au très romantique Hintersteiner See, l'un des plus beaux et des plus purs lacs du Tyrol. D'une étendue de 56 hectares et d'une profondeur de 36 mètres, il est en des mains privées mais la baignade est autorisée autour d'une plage sur sa rive septentrionale. Avant cela, on plongera ses doigts dans l'eau bénite : la chapelle de Bärnstatt, en face de l'auberge du même nom, abrite des fresques baroques de Matthias Kirchner qui valent le détour.
Informations utiles sur l'étape
Histoire alpine de l'aigle · La légendaire cotation VII. Les parois du Wilder Kaiser ont toujours été une pierre de touche pour l'élite de la grimpe. En 1977, les pionniers de l'escalade libre Helmut Kiene et Reinhard Karl, de RFA, y écrivirent une belle page de l'histoire de leur sport. Jusqu'alors, personne ne pensait qu'on pouvait grimper sur un parcours d'un niveau plus élevé que VI. Mais au Wilder Kaiser, c'est quand même un peu autre chose : de l'escalade en fissure coriace, tout à découvert, pas de piton… Kiene et Karl relevèrent ce défi et, par leur première ascension de la fissure de Pumprisse au Fleischbankpfeiler, ouvrirent à l'alpinisme une toute nouvelle cotation, la VII. Cela rendit la Pumprisse presque aussi célèbre que Reinhard Karl, qui fut tout de même le premier allemand à vaincre l'Everest, et que Helmut Kiene devenu l'un des plus grands grimpeurs des années 1970 par ses escalades en solo.
Vue de l'aigle · Le « Kaiserkopf », la tête de l'empereur, doit son nom au massif du Kaiser. Cette montagne montre, d'après la légende, le plus beau profil de l'empereur Charlemagne dans son dernier repos. La grande couronne impériale, représentée par le relief ciselé de l'Ellmauer Halt, lui tombe de la tête. On distingue au mieux le profil de l'empereur reposant depuis Going. Avec évidemment un brin d'imagination !
Défi de l'aigle · Plonger dans le lac de Hintersteiner See est un défi pas seulement pour les plus frileux : son eau d'une pureté cristalline est froide, et donc particulièrement rafraîchissante. En moyenne, elle est à 19 ou 20 degrés, parfois seulement 18. Mais on peut aussi se contenter de s'asseoir sur ses rives pour contempler pleinement la beauté des environs, ou se lancer dans le tour du lac, le temps d'une promenade de rêve d'environ 5 kilomètres.