Au Tyrol, l’automne ne serait pas l’automne sans la transhumance, un point c’est tout. La tradition veut que cela soit célébré lors de nombreuses fêtes de la désalpe.
La villégiature estivale des animaux : le meilleur air, la meilleure nourriture
Depuis le mois de mai, plus de 33 000 vaches laitières et 77 000 taurillons et génisses, sans oublier les moutons (70 000), les chèvres (5 500) et les chevaux (2 000), paissent sur les alpages tyroliens. Car c’est là, sur les prairies verdoyantes, que les animaux trouvent la meilleure alimentation. De plus, cela permet au paysan de faire l’économie d’un fourrage cher et d’être assuré que les produits naturels ainsi obtenus seront d’une qualité exceptionnelle.
Mais vers le début ou la mi-septembre et après environ quatre mois au vert, les vacances estivales des animaux à l’alpage touchent à leur fin. Il est dès lors temps pour 3 200 vachers et autres bergers de ramener le bétail dans la vallée, à la ferme. Mais de quelle manière ! Au Tyrol, la transhumance rime avec ambiance, et porte haut les couleurs – dans tous les sens du terme – d’une très ancienne tradition paysanne qui, de nos jours, enthousiasme aussi bien les habitants du coin que les visiteurs venus d’ici et d’ailleurs.
« Le premier samedi d’octobre, ce qui correspond à la fête du Saint Rosaire, est traditionnellement le jour de la grande désalpe », nous explique Ernst Pfister, paysan et aubergiste. Son alpage se situe au fond du Zillertal, à Ginzling, à 1 200 mètres d’altitude. Pendant toute une semaine, le paysan, le vacher et leurs familles travaillent activement à la réussite de la désalpe, histoire que les lourdes cloches brillent de tous leurs feux et que les précieux colliers brodés main qui les portent soient bien mis en valeur.