Qui pourrait mieux nous montrer la station de ski d'Alpbach qu'une personne de la région ? C'est précisément pour cette raison que nous avons rendez-vous avec Christina Moser à la station inférieure du Pöglbahn à Inneralpbach. Christina a vécu toute sa vie à Alpbach - les pistes de ski sont pratiquement devant sa porte.
Nous commençons notre journée de ski en montant au Gmahkopf avec le Pöglbahn, puis en carving jusqu'au "2000er", comme Christina appelle le télésiège Hornbahn 2000. Celui-ci est en effet déjà au soleil le matin, la piste est presque déserte à cette heure-là. "Je fais la première descente de la journée de cette manière depuis mon enfance", explique Christina. Un excellent conseil donc pour commencer la journée de ski. Christina trace ses premières traces de carving sur les larges pistes, en dessous de nous se trouve Inneralpbach. Le regard vers l'intérieur de la vallée tombe sur des alpages qui font d'Alpbach une destination appréciée des randonneurs à ski. On remarque notamment le Grosse Galtenberg, le plus haut sommet de la vallée d'Alpbach avec ses 2 424 mètres.
Entre-temps, nous rendons une courte visite à Manfred de l'école de ski d'Alpbach et nous nous autorisons un "elevenses". Qu'est-ce que c'est ? En tant qu'ancienne monitrice de ski, Christina connaît bien sûr la réponse : il s'agit d'un stamperl de schnaps que les participants aux cours de ski anglais aiment s'offrir ici le matin vers 11 heures. D'ailleurs, on obtient presque partout un schnaps sur demande, si on le demande gentiment. Même dans les stations de remontées mécaniques. Nous nous contentons d'une petite gorgée et prenons congé de Manfred.
Pour une halte à l'heure du déjeuner, le Kafner Ast, un refuge de ski familial récemment rénové, est également très apprécié des habitants de la région. En dégustant du fromage de montagne cuit au four et une soupe au fromage gris, Christina nous parle de l'ancienne rivalité entre l'Alpbachtal et le Wildschönau voisin. Aujourd'hui, c'est de l'histoire ancienne - la télécabine du Schatzberg, qui relie depuis l'hiver 2012/13 les domaines skiables auparavant séparés, y a peut-être un peu contribué. Depuis, le domaine skiable porte le nom de Ski Juwel Alpbachtal Wildschönau.
Après le déjeuner, nous prenons la télécabine pour monter au Schatzberg, avec une belle vue sur Inneralpbach. En haut du Schatzberg, le refuge Wurmegg a ouvert en 2016, connu pour ses escalopes géantes, comme nous le raconte Christina. En fait, elle veut nous montrer autre chose ici, à savoir la vue du Schatzberg. Pour cela, nous ne devons parcourir que quelques mètres depuis la station de remontées mécaniques. Un bon tuyau pour une belle photo au sommet sans trop d'efforts.
À un jet de boule de neige de là se trouve une construction en bois rustique - le refuge du Schatzberg, que l'on peut également louer pour des groupes privés jusqu'à 12 personnes. C'est ce que nous apprend un homme qui vient d'entrer dans la cabane. Quelques mètres plus bas, on peut s'arrêter pour manger à la Gipföhit. En redescendant, nous avons toujours Alpbach en vue - mais nous ne pouvons pas reconnaître le célèbre Congress Centrum Alpbach d'ici. C'est étrange. Cette question sera résolue plus tard.
Avant de partir à la découverte d'Alpbach, nous faisons un petit détour en voiture par le Sportshop Alpbachtal de Hannes Lintner, à côté de la station inférieure du téléphérique du Wiedersberghorn. Notre guide Christina ne jure que par l'excellent service de ski ici, car Hannes est un vrai professionnel. Lui et son équipe s'occupent intensivement du matériel des jeunes coureurs, et Hannes a également déjà participé à la Coupe du monde de ski à Sölden en tant que serviceman. Comme nous l'explique Christina, les gens viennent même de la vallée de l'Inn spécialement ici pour faire ajuster leurs chaussures de ski. Bien entendu, Hannes loue également des skis et des snowboards aux skieurs qui viennent à Alpbach. Les tendances actuelles ? "Le freeride et le ski de randonnée", raconte-t-il. C'est pourquoi il existe désormais une piste éclairée à Reith im Alpbachtal, qui ouvre le mardi soir spécialement pour les randonneurs à ski. Un autre conseil de Christina est Sport Connys.
Nous laissons le ski de côté pour aujourd'hui, car nous voulons encore explorer un peu Alpbach. Nous flânons entre les vieilles maisons en bois - mais les façades des maisons plus récentes sont également en bois. La raison : en 1953, le conseil municipal d'Alpbach a édicté un règlement de construction selon lequel les nouvelles constructions doivent également respecter le style architectural typique d'Alpbach. Seul le rez-de-chaussée peut être en maçonnerie, les étages supérieurs doivent être en bois et même la largeur des fenêtres, les balcons et la pente du toit font l'objet de prescriptions précises. Ces nombreuses prescriptions ne réjouissent pas tous les constructeurs de maisons ici, comme me l'explique Christina, mais c'est tout de même pour cela qu'Alpbach a déjà été élu "plus beau village d'Autriche". C'est certainement l'un des plus beaux villages, selon nous aussi.
L'une des rares exceptions architecturales du village est le Congress Centrum Alpbach, qui accueille chaque année le Forum européen d'Alpbach. Depuis 1945, il se tient ici chaque année au mois d'août et rassemble des participants du monde entier. Les thèmes abordés sont la science, l'économie, la politique et les étudiants rencontrent des experts dans une atmosphère inhabituellement détendue. C'est de là que vient le nom de "village des penseurs". Le prix Nobel de physique Erwin Schrödinger a tellement aimé Alpbach qu'il y a passé ses dernières années. Thomas Kahn, un employé du Centre des congrès, nous fait visiter l'établissement et nous explique qu'il a été agrandi en 2016. De l'extérieur, cela se remarque à peine, car le toit est végétalisé et le bâtiment s'étend sous terre dans la pente. C'est pourquoi nous avons eu du mal à le voir depuis le domaine skiable.
À l'intérieur, nous remarquons un cône de verre surdimensionné. Il est inspiré d'un cristal de roche et symbolise la captation des influences extérieures, mais il est aussi un porte-voix vers l'extérieur. En outre, il diffuse la lumière du jour dans tout le bâtiment. Les murs de certaines salles de séminaire sont en argile pilée, comme nous l'explique Thomas. Ici, tout est axé sur la durabilité, dit-il : "L'argile emmagasine l'humidité et amortit le bruit, ce qui est optimal pour une salle de séminaire. Le chauffage et le refroidissement fonctionnent grâce à une installation géothermique, dans la façade en verre, une installation photovoltaïque produit de l'électricité". En 2016, le centre de congrès a doublé sa capacité. De l'extérieur, il est difficile de croire qu'il peut accueillir 1.200 personnes. Nous cherchons en vain de vrais grands hôtels lors de notre promenade à travers Alpbach, car ici, les nombreux petits hébergeurs se sont regroupés, pratiquement tout le monde dans le village loue des chambres.
Nous terminons la journée dans l'un des établissements préférés de Christina, le Jakober. Celui-ci abrite une pizzeria, une auberge tyrolienne confortable et un pub dans le même bâtiment. La nourriture y est excellente, des "Alpbacher Zerggln" aux "Schlipfkrapfen" en passant par le classique "Tiroler Gröstl". Dans le pub, la plupart des clients parlent effectivement anglais, comme nous l'avons constaté. Des groupes de musique s'y produisent régulièrement - Christina y est également une habituée avec son groupe, il se peut donc que vous la rencontriez, guitare à la main, lors de votre prochaine visite à Alpbach.
